Le secteur touristique, qui égale aujourd’hui le volume d’affaires des industries pétrolière, agroalimentaire ou automobile 1, s’impose également comme un vecteur de croissance non négligeable de l’économie africaine. Selon la Banque Mondiale, le secteur touristique représente aujourd’hui 8,8% des emplois dans le monde et 4,5% des investissements mondiaux.
Le rapport Africa Monitor Tourism 2015 de la Banque Africaine de Développement (BAD) 2 dresse un constat éloquent du secteur touristique de l’Afrique. Avec plus de 55 millions de touristes enregistrés en 2014, le continent enregistre des hausses indéniables puisqu’il comptait à peine plus de 17 millions de visiteurs en 1990. En 2014, le tourisme international en Afrique aurait connu une augmentation de 2% 3. En termes de flux, environ 2 millions ayant visité les pays de l’espace UEMOA (Mali, Niger, Togo, Cote d’Ivoire, Sénégal, Guinée Bissau, Benin et Burkina Faso), générant ainsi des recettes estimées à 580 milliards de Francs CFA, soit près d’un milliard de dollars. Conscients de ces enjeux, les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont engagés à faire du tourisme un pilier majeur de l’essor économique et social. En Afrique de l’Ouest, la volonté de développement du secteur touristique s’est concrétisée par la mise en place en 2010 d’une Politique Commune du Tourisme (PCT) et l’adoption du Programme Régional de Développement du Tourisme (PRDTOUR) au sein de l’UEMOA. Ce dernier vise à renforcer le secteur à l’horizon 2020 grâce à une série de mesures incitatives. Ainsi, le nombre de touristes devrait atteindre les 8,5 millions et la durée moyenne de séjour pour les touristes internationaux devrait atteindre 4 jours et celle pour les touristes régionaux devrait s’étendre à 4,5 jours. D’ici 2020, la contribution moyenne du tourisme au PIB dans l’UEMOA devrait dépasser les 7%, permettant ainsi d’atteindre les 800 000 emplois dans le secteur, avec une création de 200 000 emplois directs à la clé. L’ensemble de ces objectifs devrait relever les recettes touristiques à 4070 milliards de Francs CFA 4. Au Mali, comme dans le reste de l’UEMOA, l’ensemble des devises apportées par les différents professionnels du tourisme constitue une opportunité pour la valorisation des ressources culturelles et naturelles tout en dynamisant les activités économiques annexes. Le développement du tourisme entraîne en effet un accroissement des activités du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP), des transports, des services, de l’agro-industrie et de l’artisanat.
L’amélioration des économies régionales passe par la promotion du tourisme
Le secteur hôtelier, contrôlé par l’Etat et fortement dominé par des chaînes internationales, a connu de grandes mutations au milieu des années 1990, auxquelles le groupe Azalai Hotels a participé lors de la privatisation du Grand Hôtel de Bamako en 1994. Vingt ans plus tard, le groupe a créé 700 emplois permanents, 1400 emplois occasionnels et 2100 emplois indirects aussi bien au Mali qu’au Burkina Faso, en Guinée Bissau et au Bénin à travers l’accroissement de ses activités touristiques dans la sous-région. Les groupes du secteur hôtelier comme Azalaï ont leur rôle à jouer pour aider les différents collaborateurs et partenaires à relever le défi du développement durable, notamment en réduisant les externalités négatives. Nos établissements ont ainsi investi dans des ampoules économiques, des économiseurs d’eau et d’électricité, des stations de traitement des eaux usées et dans de nouvelles technologies plus économes en énergie. Notre implantation locale nous permet de contribuer à la croissance socio-économique des pays concernés et à l’émergence d’un secteur privé fort, responsable et professionnel, susceptible de représenter un moteur du développement et créateur d’emplois. Ainsi, l’utilisation au quotidien de matières premières et de ressources issues directement du monde agricole et rural africain devrait être généralisée dans le secteur. Nos liens avec de petits ou moyens producteurs locaux permet ainsi d’impliquer les populations dans le secteur et de générer de nouvelles sources de revenus. Nous avons notamment tissé des partenariats privilégiés avec des agriculteurs, des pêcheurs ou des femmes commerçantes, organisés en coopérative ou en autoentrepreneurs. Par ailleurs, une partie prépondérante de la décoration de nos hôtels (tableaux, portraits, masques, nappes, etc.) est issu de l’artisanat africain local. En misant sur des partenariats locaux équitables, l’activité touristique et hôtelière se positionne comme un acteur majeur de la diversification des économies locales et nationales. De nombreuses difficultés plombent néanmoins le secteur touristique en Afrique. Si ces freins sont encore nombreux, beaucoup reste à faire pour améliorer l’impact économique et social de l’activité hôtelière.









