En 2004, le NEPAD avait lancé son Plan d’action pour le tourisme, afin de développer un tourisme durable. Quelques années plus tôt, en 2000, avait aussi été entérinée la Décision de Yamoussoukro (du nom de la ville de Côte d’Ivoire où elle a été adoptée en 1999), qui vise la libéralisation du transport aérien sur le continent. Mais, plus d’une décennie plus tard, leur mise en œuvre reste en souffrance. Or si elle était appliquée, la Déclaration de Yamoussoukro, dite aussi « Ciels ouverts pour l’Afrique », pourrait créer à elle seule 155 000 nouveaux emplois et contribuer pour 1,3 milliard de dollars EU au PIB du continent.
D’autres freins perdurent qui entravent le plein développement du secteur du tourisme en Afrique : manque de politiques incitatives dédiées, une coopération régionale à renforcer, infrastructures insuffisantes, et enjeux de nature sécuritaire notamment.
Le secteur pâtit d’une menace sécuritaire exacerbée depuis 2013, notamment dans les pays d’Afrique du Nord, au Mali ou encore sur la côte kenyane. Ainsi qu’il est noté dans le rapport, sur les 80 pays pour lesquels le Département d’Etat américain a émis un avertissement de voyage, 30 sont africains. Sans oublier le virus Ebola qui, même s’il n’a touché que l’Afrique de l’Ouest en 2013 et 2014, a nourri une peur qui s’est étendue à de nombreux autres pays pourtant fort éloignés des foyers de l’épidémie, déplore le rapport.
S’agissant de la faune, qui attire tant de touristes du monde entier, les éléphants et les rhinocéros sont des espèces menacées d’extinction. Jamais la recrudescence du braconnage et le commerce illégal d’animaux protégés n’a même atteint de tels niveaux, s’alarme le rapport. Et d’enjoindre les pays à prendre conscience de la valeur économique de leur faune et à renforcer leurs capacités en matière de production de données en ce domaine, tout en soulignant qu’au-delà du potentiel économique, c’est toute une biodiversité qui est en jeu.
Si le tourisme international est à la hausse en Afrique, le continent ne représente pour l’heure que 5,8 % des arrivées touristiques et 3,5 % des recettes engrangées à l’échelle mondiale. C’est dire le potentiel de croissance – et de retombées économiques – que recèle le secteur.
Pour de plus amples informations et une vue d’ensemble enrichie d’infographies, rendez-vous sur le Portail Internet dédié aux données sur le tourisme en Afrique, un portail développé par la Banque africaine de développement, avec la Maison de l’Afrique de l’Université de New-York et l’“Africa Travel Association” (ATA).
Télécharger l’Africa Tourism Monitor 2015 ici.










